top of page
Rechercher

LA NÉCESSITÉ DE L’APOLOGÉTIQUE DANS LES ÉGLISES LOCALES

Dernière mise à jour : 24 févr. 2021

Il est évident que nous vivons l’époque la plus folle de l'histoire en ce qui concerne les croyances religieuses. Les savants appelleraient cette période de notre histoire l'ère postmoderne, l'époque postchrétienne, l'ère post-vérité. En fait, plusieurs traits caractérisent ce temps présent. C'est d’abord l'âge de l'hypothèse, celui dans lequel beaucoup vivent selon ce qu'ils supposent être vrai. C'est aussi l'ère de la sécularisation, où l’on observe une aversion croissante pour les valeurs religieuses. En effet, il est courant dans cette culture d’expliquer les choses d'un point de vue matérialiste ou naturaliste. Enfin, et ce n’est pas la moindre, la culture prévaut à cette époque comme si elle était le principe directeur. Il n'est évidemment pas difficile de voir que l’époque actuelle est en stricte opposition avec la foi chrétienne et, par conséquent, tend à l'affaiblir. En d'autres termes, la foi chrétienne est attaquée. Dans un tel contexte, il est devenu urgent que chaque église locale s’engage dans l’apologétique[1] pour enseigner aux croyants, en particulier aux générations Y et Z (également appelées les Milléniaux et les Centennaux), comment défendre leur foi.


Il convient de mentionner que cet article est rédigé pour fournir un résumé de ce sujet. Il est surtout destiné à répondre à une demande spécifique. Pourtant, ces traits guident les raisons même de faire de l’apologétique dans les églises locales. Nous n'en exposerons que trois. Premièrement, l'apologétique est cruciale pour le raffermissement des croyances. Deuxièmement, l'apologétique est fondamentale pour équiper les croyants afin de contrer les objections de ce siècle. Troisièmement, l'apologétique est complémentaire à l'accomplissement de notre mandat de faire des disciples (Matt. 28 : 19-20). Dans cette optique, l'apologétique doit être considérée, non pas comme une pratique vague qui propulse certaines personnes sur un piédestal pour leur grande connaissance, mais comme une entreprise sérieuse dans laquelle les Églises du XXIe siècle doivent investir.


Malheureusement, notre réalité montre qu'il y a un pourcentage élevé de jeunes qui luttent avec leur foi et finissent par s'éloigner de leur communauté religieuse pour s'associer au libéralisme. Selon les statistiques publiées en 2016 par Campus Crusade, « environ 70% de nos jeunes chrétiens engagés se désengagent lorsqu'ils partent à l'université. Pour rendre cela plus réel, « environ 500 000 étudiants sont diplômés de nos groupes de jeunes chaque année, alors que seulement 150 000 nouveaux étudiants de première année restent engagés dans leur foi. »[2] Il est remarquable qu’en raison de l'influence de cette culture, la jeune génération chrétienne en général soit sceptique quant à la foi chrétienne, en plus de ses nombreuses questions qui restent sans réponse. À vrai dire, la plupart des dirigeants et prédicateurs, en particulier dans nos églises haïtiennes, ne sont pas équipés pour relever les défis auxquels la jeunesse est exposée dans son entourage immédiat (université, milieu de travail, médias sociaux, etc.). Les enseignements réguliers que dispensent les églises locales ne sont pas proportionnels aux pressions auxquelles les jeunes sont confrontés. Par conséquent, le besoin de comprendre leur foi dans ce présent âge a atteint son apogée et, du coup, invite nos dirigeants d’églises à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cette crise croissante. Face à une situation aussi alarmante, la nécessité de l’apologétique dans la vie des églises locales est devenue une urgence. Ne devrions-nous pas rappeler que les Écritures nous exhortent, en tant que chrétiens, à faire de l’apologétique (1 Pierre 3 :15) ? Ainsi, il n'est pas surprenant d’affirmer que l’apologétique n’est pas une nouveauté dans la vie de l'église ni n'est quelque chose que seuls ceux qui ont un haut niveau académique peuvent pratiquer. Chaque chrétien devrait être capable de donner une raison solide pour laquelle il croit ce qu'il croit. Cela ne veut pas dire que chaque chrétien aura accès à la même quantité d'informations pour réfuter les objections soulevées contre la foi ; cependant, toute bonne formation biblique devrait prendre en considération cette nécessité et répondre à toutes les préoccupations qui y sont associées, dans ce présent âge.


Comme le rappelle Albert Mohler, les chrétiens doivent toujours garder à l'esprit qu'il n'y a pas de questions dont ils doivent avoir peur ; il n'y a que de questions auxquelles ils doivent apprendre à répondre.


Par Jean Mary Saint Paulin,

Président de Standing 4 Christ Ministry

M.A.T.S. ; MDiv-Apologétique


[1] Un travail de défense en grec s'appelle une apologie. Celui qui écrit une telle défense est un apologète ... les apologètes ont passé leur temps à faire valoir que le Christianisme était supérieur au paganisme, au judaïsme ou à la philosophie grecque ... La nouvelle école appelle souvent ce groupe d'écrivains des hérésiologues parce qu'ils cherchaient à identifier et à réfuter l'hérésie. (Bock L. Darrell. The Missing Gospels: Unearthing the Truth Behind Alternative Christianities. Nashville: Thomas Nelson, 2007).

134 vues

Posts récents

Voir tout

1 Comment


Garry Nicolas
Garry Nicolas
Feb 16, 2021

Vous avez bien dit Monsieur Jean Mary Saint Paulin. Si on ne fait rien ou ne pense pas à une formation apologetique dans nos église, nous risquerons de perdre nos jeunes, qui sont en réalité la force de nos eglise locales et nos remplaçants.

Like
bottom of page